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Doha est mort, la lutte continue

Vendredi 8 août 2008, par Via Campesina (Europe)

L’effondrement des négociations du cycle de Doha constitue une victoire pour les organisations qui se sont battues à Seattle, Cancún, Hong Kong, Genève et en de multiples lieux contre l’OMC. L’échec de cette semaine de négociations est une victoire pour les paysans et paysannes du monde entier qui luttent contre la libéralisation des marchés et la marchandisation des biens essentiels à la vie tels que les aliments, la terre, l’eau, et les semences.

Les crises structurelles dans les domaines de l’alimentation, du climat, des finances et de l’énergie sont une conséquence directe des politiques de libéralisation, poussées par l’OMC et les accords de libre échange. Ces mêmes politiques font figure de solution passe-partout et sont appliquées de façon systématique sans la moindre évaluation préalable des résultats obtenus.

L’OMC est en panne mais les accords de libres échange bilatéraux et régionaux se portent encore à merveille. Nous appelons les mouvements sociaux partout dans le monde à se mobiliser contre ces accords. En effet, ils vont souvent encore plus loin que les accords de l’OMC pour ce qui est de la privatisation des ressources naturelles et des biens publics.

La libéralisation de l’agriculture ne bénéficie qu’à quelques entreprises agro-alimentaires et provoque une volatilité des prix qui a des répercussions néfastes sur les populations les plus vulnérables.

Les produits alimentaires et agricoles ne sont pas une simple marchandise. Ils requièrent des politiques solidaires, locales et de gestion de l’offre. L’accès à la nourriture en quantité et qualité doit y être au coeur.

En Europe, la libéralisation des marchés agricoles entraîne une diminution du nombre des paysans, des importations à des prix trop bas et une concentration des productions dans des exploitations industrielles. Elle renforce un modèle productiviste et polluant, qui, par le dumping des excédents aux marchés extérieurs, détruit les paysanneries des autres régions du monde. Par ailleurs, ce modèle ne répond pas aux exigences de qualité, aux attentes environnementales ni aux préoccupations en matière de santé des populations européennes.

La Commission Européenne est responsable d’une Politique Agricole Commune (PAC) qui empêche les paysans et les paysannes dans les exploitations familiales au Nord comme au Sud d’exercer leur métier et d’obtenir un prix rémunérateur de leur travail.

Nous demandons que la PAC soit réformée pour qu’elle favorise une bonne répartition des productions sur tous les territoires et la création d’emploi. Elle doit permettre le développement des circuits de commercialisation courts, garantir des prix rémunérateurs et soutenir les modes de production durables.

La souveraineté alimentaire est l’alternative proposée par les paysans, paysannes, les travailleurs agricoles et les consommateurs.

L’OMC hors de l’agriculture !