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Thaïlande : le « pays du sourire » à l’heure d’une nouvelle crise politique

Samedi 25 mars 2006, par Danielle SABAI, Jean SANUK

Thaksin Shinawatra, premier ministre de la Thaïlande et l’un des hommes d’affaires les plus importants du pays est au centre de la tourmente. Arrivé au pouvoir avec son nouveau parti Thai Rak Thai (TRT, qui signifie « les Thaïs aiment les Thaïs ») après les élections qui ont suivi la grande crise économique de 1997, celui-ci a renoué avec la tradition d’un État fort, dirigé non plus par des militaires mais directement par les élites économiques déterminées à contrôler les rouages du pouvoir sans hommes de paille interposés. Attisant les méfiances envers la globalisation et la démocratie, toutes deux jugées responsables de la crise financière et économique, Thaksin a utilisé les ressorts nationalistes pour souder derrière lui une unité lui permettant de remporter les élections. Accusant ses prédécesseurs au pouvoir d’avoir bradé le pays aux étrangers durant la crise de 1997-98, en particulier au FMI, il a su séduire par des promesses démagogiques les nombreux petits paysans du nord et de l’est de la Thaïlande, traditionnellement méprisés par les élites riches et éduquées de Bangkok. Au point de s’allier le soutien d’un certain nombre d’associations de paysans pauvres, et non des moindres, telle « l’Assemblée des pauvres » qui avait mené des luttes courageuses et retentissantes contre les gouvernements précédents.

Promettant de lutter contre la corruption et le trafic de drogue, il a aussi obtenu le soutien de toute une série de travailleurs modestes des villes et a remporté haut la main les élections de janvier 2001. Mettant en place un régime populiste, combinant l’emploi brutal de la répression policière (plusieurs milliers de morts et disparus, souvent innocents, dans la lutte contre le trafic de drogue) et quelques mesures sociales (santé, éducation), il a utilisé les médias qu’il possède pour orchestrer une propagande permanente. Auprès de lui, Berlusconi, auquel il est souvent comparé, est un gentil amateur. En Thaïlande, l’une des chaînes de télévision dont Thaksin est propriétaire, offre des programmes, 24 heures sur 24, où ses moindres faits et gestes sont montrés et commentés par d’aimables présentatrices. Même les reality shows sont dépassés. Les Thaïlandais ont ainsi eu le plaisir de pouvoir observer le premier ministre camper dans un village pendant 5 jours où il voulait montrer aux villageois comment sortir de la pauvreté.

Un pays « managé » par un chef d’entreprise

Sous sa houlette, et celle du TRT, les gros entrepreneurs de la capitale ont réussi à dominer la vie politique du pays, gérant celui-ci au mieux de leurs intérêts économiques, favorisant la corruption, le népotisme et le clientélisme. Ironie de l’histoire, Thaksin a su tirer parti d’une nouvelle constitution votée après la crise de 1997 et dont le mobile principal était de prévenir la possibilité pour un parti de dominer le parlement. C’est ainsi que les pouvoirs du premier ministre étaient renforcés dans la perspective d’établir un gouvernement plus fort et dans la durée. Il a su neutraliser tous les contre-pouvoirs mis en place pour contrebalancer le rôle de l’exécutif, plaçant ses alliés à tous les postes clefs, exerçant un contrôle serré des médias. Ses cinq années de pouvoir ont été largement mises à profit pour s’enrichir et favoriser les entreprises amies à tel point qu’une étude universitaire a mis en évidence qu’à la bourse des valeurs de Bangkok, les actions des entreprises considérées comme proches du pouvoir avaient augmenté plus que la moyenne, car tous les spéculateurs anticipaient qu’elles allaient décrocher tous les contrats publics.

C’est dans ce contexte de corruption et de scandales à répétition que Thaksin a décidé de vendre au début de l’année 2006 son empire industriel « Shin Corp. » à la holding de télécommunication Temasek. Prétendument pour en finir avec « des conflits d’intérêts » possibles entre sa place de premier ministre et ses intérêts financiers et économiques, la vente s’est révélée être une affaire juteuse mais aussi particulièrement désastreuse pour Thaksin. Shin Corp., estimé à 73 milliards de baths (1,5 milliards d’euros), regroupe entre autres plusieurs chaînes de télévision, la première compagnie de téléphonie mobile de Thaïlande, un opérateur de satellite « iTV ». Cette vente, au profit de la compagnie Temasek, contrôlée par l’État de Singapour, a été immédiatement perçue comme « la vente de la nation ». S’y ajoute le fait que, par le truchement d’une société fictive créée clandestinement dans un paradis financier, Takshin est parvenu à contourner la fiscalité thaïlandaise pour ne pas payer un seul bath d’impôt ! Au regard des sommes gigantesques en jeu, il y avait de quoi choquer la population thaïlandaise qui en a pourtant vu d’autres. Et de fédérer ainsi contre lui, intellectuels, opposition politique, société civile, dans une volonté commune de le mettre dehors. La protestation est si forte et continue (rassemblement de masse toutes les semaines depuis la mi-janvier au centre de Bangkok) que Thaksin s’est résolu à dissoudre l’assemblée et provoquer des élections anticipées le 2 avril. Son intention est bien d’opposer aux critiques la légitimité des urnes et de maintenir sa place de premier ministre.

Une crise lancée par un présentateur de TV

Cette crise met en lumière la quintessence de la vie politique en Thaïlande. La démocratie, en vigueur depuis le dernier coup d’État militaire de 1992, y est très fragile et si les masses sont maintenant invitées à voter, les élites politiques attendent d’elles qu’elles restent soumises et à l’écart de la vie politique. La politique est une affaire bien trop sérieuse pour la partager avec le peuple. Il est d’ailleurs significatif que pour être éligible au parlement il faut être diplômé de l’enseignement supérieur ! Thaksin est ce faisant le premier chef de parti politique à avoir organisé des campagnes électorales basées sur un programme politique. Ses idées simples font recette parmi les populations rurales peu éduquées. Celles-ci considèrent de manière circonspecte la démocratie et ne sont pas loin de penser que si le premier ministre a su s’enrichir durant son mandat, c’est qu’il mérite de gouverner. Thaksin a, par ailleurs, su fidéliser une masse d’électeurs par ses largesses personnelles (distribution de billets de banques aux pauvres durant ses tournées), donnant à chaque village un million de baths, proposant l’annulation de la dette des petits paysans et développant une politique d’accès aux soins à 30 baths la consultation (65 centimes d’euros), mesure qui n’est pas loin de faire exploser le système de santé thaïlandais absolument pas armé pour répondre à la demande qui s’en est suivi.

Ces promesses, pas toujours suivies d’effet, comme l’annulation de la dette des paysans, révèlent en creux l’ampleur des besoins sociaux non-satisfaits, les carences des services publics, et l’inexistence de la protection sociale (pas de retraite par exemple). Lorsque les soins dentaires à faible prix ont été introduits, la demande a été telle que les listes d’attente ont atteint plusieurs mois. Les cliniques privées, ne voulant pas mécontenter leurs clients, se sont retirées du programme, accroissant la surcharge des hôpitaux publics, incapables de faire face. Cette situation ne date pas d’aujourd’hui. Le parti démocrate, aujourd’hui dans l’opposition, n’avait rien fait pour y remédier quand il était au pouvoir.

L’opposition politique parlementaire se résume en effet à une clique de politiciens de Bangkok. Elle est à ce point inconsistante qu’elle a décidé de boycotter les élections anticipées du 2 avril et ce n’est pas grâce à elle qu’on a vu se développer ce grand mouvement de protestation.

C’est ainsi qu’à l’origine du mouvement anti-Thaksin, on trouve Sondhi Limthongkul, un magnat de la presse criblé de dette après 1997, ancien complice et partenaires en affaires de Thaksin, mais lâché par celui-ci dans la déroute qui a suivi l’écroulement financier de 1997. Maintenant l’un de ses plus féroces contempteurs, il a su rassembler derrière lui toutes sortes de mécontents dont les mobiles peuvent diverger grandement. En premier lieu, Sondhi a su mobiliser les classes moyennes plutôt bien éduquées, plutôt urbaines, plutôt choquées par l’ampleur des combines et de la corruption... et qui souhaiteraient une image de la Thaïlande à l’étranger plus avenante. Parmi les principales forces qui ont rejoint le mouvement de protestation se trouve aussi le très nationaliste moine bouddhiste Luangta Mahabua, réputé pour sa rigueur et son ascétisme, un temps partisan de Thaksin. Il a donné une légitimité morale au mouvement que Sondhi ne pouvait apporter lui-même. Cette légitimité s’est vue renforcée par une déclaration de doyens de l’université de Thammasat, l’une des deux plus importantes du pays, dénonçant le manque de légitimité du premier ministre. Tout ces anti-Thaksin ont pour trait commun une haute opinion d’eux-mêmes...

Cependant, le mouvement est maintenant si puissant que les ralliements viennent de toute part et, chose nouvelle et très significative en Thaïlande, les acteurs du mouvement social ont rallié la cause anti-Thaksin.

Un mouvement ouvrier affaibli

Ce pays n’est pourtant plus un haut lieu de la contestation sociale. Les grandes mobilisations des années 1970-1990 contre les dictatures militaires ont été durement réprimées (des milliers d’assassinats et d’arrestations sommaires de syndicalistes, de dirigeants paysans, de maires de villages et d’étudiants contestataires). La fragmentation et la division syndicale qui sont aujourd’hui la norme sont la conséquence directe de cette répression massive, pendant et après la guerre du Vietnam où l’hystérie anticommuniste a donné tous les prétextes à la répression politique. Le Parti Communiste de Thaïlande, qui autrefois animait une guérilla paysanne dans les régions frontalières dans la grande tradition maoïste, a depuis longtemps rendu les armes et se contente maintenant d’un campement annuel pour se rappeler les temps d’autrefois. On a même construit avec des subventions gouvernementales un musée et un restaurant sur les lieux d’un ancien maquis où l’on espère attirer les touristes pour faire du « développement durable ». Un général de l’armée, dont le père était un commandant de la guérilla, un ministre du gouvernement Thaksin ancien étudiant réfugié dans les maquis, y sont venus faire des discours « émouvants ».

Ce désastre politique donne une idée de l’état du mouvement ouvrier thaïlandais, qui ne dispose plus de parti politique exprimant et défendant ses intérêts. Tout est à reconstruire, à partir des luttes de résistance syndicale, associatives (les associations villageoises jouent un rôle très important). Ces luttes existent mais sont éclatées, isolées, et ne sont pas relayées dans le champ politique.

Et ce ne sont pas les raisons de lutter qui manquent en Thaïlande, même si le pays n’est pas pauvre, n’a pas subi de politique d’ajustement structurel pendant des décennies comme en Amérique latine, hormis le court épisode de la crise de 1997-98. Pas d’endettement international excessif, pas de déficit budgétaire ingérable, une croissance élevée et un plein emploi quasi permanent. Le revenu par tête en 2002 est de 2 034 dollars états-uniens, soit loin derrière la Corée du Sud (10 050 $), Taiwan (12 503 $) et le Japon (31 207 $), mais aussi loin devant ses plus proches voisins comme le Cambodge (265 $), le Laos(336 $), la Birmanie (187 $), le Vietnam (425 $) et surtout la Chine (978 $).

Tous ces pays proches disposent d’excédent de main-d’œuvre et exercent une concurrence sévère basée sur les faibles salaires pour attirer les firmes multinationales. En conséquence, si la pauvreté absolue n’existe plus et si la Thaïlande ne connaît pas le chômage, pas de bidonvilles gigantesques et pas de mendicité comme à Jakarta ou à Mumbay, le niveau de vie de la population stagne à un niveau relativement faible. Les revendications sociales concernent essentiellement les salaires (le salaire minimum est d’environ 5000 baths, soit 108 euros). Pour augmenter leur revenu, les salariés sont contraints d’accepter une durée du travail extraordinairement longue en toute légalité car il n’existe pas de limite légale. Dans les usines de l’immense zone industrielle autour de Bangkok, il n’est pas rare que les ouvrier(e)s, souvent très jeunes, travaillent 8 heures par jour, la journée normale, plus 2 à 3 heures supplémentaires après une pause minimale de 20 minutes. Certains dorment à même le sol entre les machines durant la pause.

La semaine de travail est de 6 jours, mais le dimanche peut être travaillé si les entreprises le veulent. Comme les salaires de base sont faibles, les ouvriers sont désireux de faire des heures supplémentaires, quitte à travailler 60 à 70 heures par semaine. Outre la santé des travailleurs, les enfants sont aussi victimes de cette surexploitation. Le samedi, voire le dimanche, il n’est pas rare que les enfants accompagnent leur mère et jouent entre les machines ou sur les chantiers ! La flexibilité du travail est totale, d’autant plus que la législation du travail n’impose aucune restriction aux licenciements. L’une des seules limites que rencontrent les entreprises, c’est l’existence du plein emploi qui permet aux travailleurs mécontents de voter avec leurs pieds, en changeant d’entreprise. Dans ces conditions, la lutte syndicale est très difficile, mais existe quand même.

Des résistances sociales victorieuses

La crise politique n’est pourtant pas le produit d’une révolte ouvrière. Elle renvoie à un malaise diffus qui se cristallise en la personne du premier ministre mais dont les ressorts sont la défiance vis-à-vis de sa politique. Thaksin a dû dans la même année faire face à de nombreuses contestations de sa politique. Entre autres :

  • Une importante mobilisation contre sa tentative de privatisation d’Egat, l’entreprise publique d’électricité thaïlandaise. La privatisation a été ajournée car jugée inconstitutionnelle dans sa procédure.
  • Les professeurs du nord de la Thaïlande se sont mobilisés très massivement contre la réforme de décentralisation de l’éducation, renvoyant aux collectivités locales la direction des établissements scolaires. Ils ont encore en mémoire le désastre causé par une même loi de décentralisation vingt ans plutôt qui les avait privés de tous moyens pendant deux ans avant que le transfert soit annulé et que les établissements soient à nouveau administrés par le ministère de l’Éducation. Le passage sous tutelle locale, priverait de plus les enseignants de leur statut de fonctionnaire. Le projet de loi a été voté au parlement mais le ministre de l’Éducation a dû l’édulcorer, en proposant que l’application se fasse sur la base du volontariat dans un premier temps, tous les établissements devant passer sous tutelle locale au plus tard en 2009. Cette mesure a eu pour effet de diviser le mouvement mais la contestation s’y est prolongée pour obtenir la démission du premier ministre, les menaces de sanctions et de licenciements massifs ayant peu d’effets sur les intéressés.
  • Plusieurs associations de consommateurs, de malades du SIDA, de paysans, de pauvres et aussi des syndicats ont réussi à faire suspendre les accords bilatéraux de libre échange entre les États-Unis et la Thaïlande qui avaient été négociés au début janvier. Les enjeux n’étaient pas des moindres : droit sur la propriété intellectuelle, la brevetabilité et la durée des patentes sur les médicaments (concernant ces dernières, les propositions faites par les États-Unis étaient en deçà de ce qui avait fait accord au sein de l’OMC, mettant directement en cause la survie de malades du SIDA ne pouvant plus acheter leurs médicaments) ; la libéralisation du marché agricole entraînant un appauvrissement supplémentaire des petits paysans déjà affectés par l’accord de libre-échange entre la Thaïlande et la Chine et les importations massives de fruits et légumes chinois ; un traitement spécifique pour les investisseurs US notamment en ce qui concerne les entreprises publiques (électricité, eau, agriculture).
    Violences au Sud

Le tableau serait incomplet si on ne mentionnait les meurtres et massacres quotidiens qui ont lieu régulièrement dans les trois provinces musulmanes du Sud du pays depuis maintenant trois ans. Ces violences sont endémiques depuis le rattachement de ces provinces à majorité malaise au lendemain de la seconde guerre mondiale. Les Thaïlandais d’origine malaise sont victimes de discriminations, ne sont pas de fait des citoyens à égalité de droits, et réclament une large autonomie. L’exaspération a conduit à l’attaque d’un dépôt d’armes le 4 janvier 2004, et les violences qui ont suivi ont fait depuis des milliers de victimes. La réponse du gouvernement Thaksin a été de décréter l’état d’urgence et de donner les pleins pouvoirs à l’armée. Celle-ci subit quotidiennement des pertes en hommes et en matériel et répond en exerçant une violence indiscriminée sur la population qu’elle est censée protéger.

Bien qu’éloignée de la capitale, cette situation d’exception aura tôt ou tard des conséquences politiques sur le reste du pays. Elle contribue à maintenir le pouvoir exorbitant de l’armée et de la police dans l’ensemble du pays. Ainsi, le porte-parole de la police, un général, trouve tout naturel de convoquer une conférence de presse où il annonce benoîtement aux journalistes qu’il a envoyé une lettre au premier ministre pour lui demander de démissionner pour ramener le calme dans le pays, sans que cela ne provoque un scandale politique, ni n’entraîne son limogeage.

Les violences du sud sont aussi révélatrices du sort peu enviable réservé aux minorités ethniques et aux travailleurs immigrés en Thaïlande mais aussi dans beaucoup de pays asiatiques où le droit du sang prime et où il est extrêmement difficile pour un étranger d’acquérir la nationalité. Les minorités n’ont pas toujours le droit à la citoyenneté ou peuvent se la voir retirer. Ils sont alors en quelque sorte « rayés de la carte », considérés comme non-existants, sans-papiers dans leur propre pays, et donc sans droits.

Comme en France dans les années 1960, les travailleurs et aussi travailleuses immigrés (souvent d’origine birmane ou lao) viennent travailler en Thaïlande, la plupart sans papiers, à la demande du patronat thaïlandais pour occuper les emplois les plus pénibles et les plus mal payés dont les travailleurs thaïlandais ne veulent plus. Ils travaillent notamment sur les chantiers de construction parfois 7 jours sur 7, voire dorment sur place. Dans un contexte général de pénurie de main-d’œuvre, en recourant à la main-d’œuvre immigrée, les patrons thaïlandais peuvent ainsi éviter d’augmenter les salaires des Thaïs. On retrouve la même situation en Corée du Sud, où le revenu par tête est cependant cinq fois plus élevé qu’en Thaïlande, et où le mouvement ouvrier, beaucoup plus puissant, est plus solidaire des travailleurs immigrés. Ce n’est pas le cas en Thaïlande, où les divisions ainsi créées entre travailleurs, sur fond de racisme larvé, sont un obstacle supplémentaire au progrès social.

Le boycott des élections par l’opposition laisse présager une nouvelle victoire électorale de Thaksin, ce qui lui laisserait les mains libres pour continuer sa politique... A moins d’une intervention directe du roi, autorité morale suprême en Thaïlande, lui demandant de s’éclipser.

Mais le grand mouvement initié pour le mettre dehors permet de faire converger de nombreuses luttes et de tisser des liens entre organisations. On peut en espérer une repolitisation aux conséquences positives sur le long terme.


Danielle Sabaï et Jean Sanuk sont les correspondants d’Inprecor en Asie du Sud-est.