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PALESTINE

Planter les graines de l’indépendance

Mercredi 17 octobre 2007, par Rami Almeghari

« Sauvez Gaza » aide ces femmes originaires du milieu rural à créer leurs propres jardins et à devenir ainsi indépendantes des produits israéliens.

« Nous venons de lancer notre petit projet avec l’intention d’aider de simples femmes de la campagne qui continuent de soutenir leurs familles en dépit des conditions économiques très dures », nous dit Yassmin Moor, une jeune femme palestino-américaine qui dirige un projet de jardinage familial à Rafah, une ville de la Bande de Gaza.

Sara Zo’rob, une veuve agée de quarante-cinq ans, tient en main les poulets qu’elle a reçus dans le cadre du projet de jardinage de l’ONG « Sauvez Gaza », dans la salle de formation de la Société de Développement des Femmes en milieu Rural, au village de Kerbet al-Adas situé au sud de la Bande de Gaza, octobre 2007. (Iyad Albaba)
Ce projet, qui fait partie du programme « Sauvez Gaza » fondé aux Etats-Unis, est destiné à responsabiliser les femmes démunies vivant dans des zones rurales reculées de la Bande de Gaza.

Dans la région la plus éloignée à l’est de Rafah, appelée Kherbet al-Adas, un service public local pour le développement rural a été mis en place pour former 20 femmes palestiniennes, représentant 20 familles différentes.

« Sauvez Gaza » fournit aux participantes des poulets ou des plants, le but étant que ces femmes parviennent à créer leurs propres jardins familiaux et deviennent ainsi indépendantes des « produits et marchandises sous contrôle israélien ».

« Maintenant ... avec un peu de chance, grâce à ces jardins les femmes pourront subvenir en partie à leur consommation de légumes, mais elles pourront aussi faire du commerce avec leurs voisins. De cette manière nous construisons aussi des relations à l’intérieur de la communauté et nous les mobilisons pour avancer vers l’autonomie, en s’inscrivant dans la durée, afin qu’elles ne soient plus tributaires d’Israël pour toutes choses, » explique Yassmin.

Les participantes ont beaucoup apprécié le projet dans la mesure où la plupart d’entre elles sont issues de familles pauvres ou bien vivent seules, étant veuves ou divorcées.

Sara Zo’rob, veuve de 45 ans et mère de trois enfants, affirme à Electronic Intifada que cette nouvelle entreprise, quoique nouvelle pour eux, l’aidera à assurer une partie de ses besoins de base alors qu’elle a toujours compté sur l’aide des autorités locales ou de l’agence de Nations Unies pour les réfugiés palestiniens, l’UNRWA.

« Ce projet est vraiment génial et j’adresse mes remerciements à la société de développement et à « Sauvez Gaza », ils nous offrent une chance unique qui pourra nous aider à être indépendants, » dit Sara.

Le projet s’assure localement que les femmes palestiniennes, qui à Gaza ont particulièrement souffert de l’occupation israélienne durant quatre décennies, soient actives et prennent part à la formation.

Ahlam Al-Shaer, présidente de la Société de Développement des Femmes en milieu Rural, croit que le projet de l’organisation « Sauvez Gaza » est un espace qui permet à ces femmes d’apprendre de nouvelles choses, en particulier dans le contexte d’insuffisance de formations et de programmes d’assistance qui prévaut depuis l’embargo économique mis en place par Israël sur la région côtière après l’élection du Hamas au gouvernement en janvier 2006.

Actuellement, 81% des Gazaouites vivent au-dessous du seuil de pauvreté et plus de la moitié de la population compte sur l’aide étrangère pour les aliments de base tels que la farine, le riz et le sucre.

Beaucoup à Gaza sont originaires du milieu agricole et le désir de cultiver la terre est quelque chose qu’ils continuent de porter en eux depuis l’époque où leurs familles travaillaient la terre dans la Palestine historique. Depuis la perte de la Palestine historique, concommitente à la création de l’état d’Israël, la population active de Gaza est soumise à l’économie israélienne. « Sauvez Gaza » vise à permettre aux Palestiniens de retrouver leurs racines et à ces femmes de surmonter l’occupation économique d’Israël.

* Rami Almeghari contribue actuellement à différentes publications dans les medias, dont la Chronique de Palestine, aljazeerah.info, IMEMC, les news de Radio Paroles libres et de l’Intifada Électronique. Rami est aussi un traducteur en anglais confirmé, il est rédacteur en chef du centre de presse international du Service d’Information Palestinien basé à Gaza. On peut le contacter à rami_almeghari@hotmail.com.


Voir en ligne : www.france-palestine.org