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Forum social des Amériques

Non aux accords d’association avec l’Union européenne

Mardi 21 octobre 2008, par Thomas Chiasson-LeBel

Dans le programme du Forum social des Amériques (FSA), cinq manifestations étaient annoncées pendant les 6 jours du forum. L’une d’elles a attiré beaucoup d’attention puisqu’elle concernait les négociations commerciales avec l’Union européenne, négociation qui concerne tous les pays d’Amérique centrale.

La manifestation du 9 octobre visait à exprimer l’opposition des organisations centraux américaines à l’Accord d’Association (AdA) qui est en ce moment négocié entre l’Union Européenne et les pays d’Amérique centrale. Il y avait justement une rencontre de négociations entre les représentants de l’UE et ceux des gouvernements d’Amérique centrale au Guatemala en même temps que le forum. Cette coïncidence ne pouvait manquer de susciter une mobilisation.

L’Amérique centrale, malgré son faible poids économique, est devenu un territoire disputé par les puissances économiques qui cherchent à étendre leur pouvoir en périphérie. Un accord avec l’Amérique centrale représente une occasion pour les européens de s’installer dans la cour arrière des États-Unis, affirme Jorge Coronado, représentant de l’Alliance sociale continentale. L’Amérique centrale ne représente que 0,34% des importations de l’Union européenne, la motivation n’est donc pas uniquement commerciale. L’Union européenne cherche à faire des accords politiques qui feront que dans les organisations multilatérales comme l’OMC, l’Amérique centrale défende les mêmes positions que l’UE, car il y aurait un accord politique préalable. Ainsi, il manifeste le sentiment que les intérêts des peuples d’Amériques centrales ne sont loin dans l’ordre de priorités.

Comme dans bien d’autres négociations de ce type, les organisations qui s’opposent à l’AdA critiquent le manque de transparence des négociations. Les documents ne sont pas rendus publics, ce qui incite à Tom Kucharz, militant européen contre l’accord, à dénoncer l’absence de démocratique du processus de négociations.

Les organisations présentent au FSA craignent également les privatisations qui pourraient être encouragées par l’AdA. Des groupes autochtones qui participaient à la manifestation craignent que la conclusion de l’AdA enclenche une marchandisation de l’eau, alors que l’accès à cette ressource devrait être un droit.

Les craintes que suscite l’AdA proviennent également des résultats économiques de la région depuis d’application de l’Accord de libre-échange entre les États-Unis, l’Amérique centrale et la République dominicaine (DR-CAFTA pour son sigle en anglais). L’Alliance sociale continentale (ASC), qui regroupe des organisations et réseaux de toutes les Amériques, profitait du FSA pour publier un rapport sur ces résultats économiques et sur les impacts du DR-CAFTA sur le droit du travail et les règlements sur la propriété intellectuelle.

Selon ce rapport, depuis l’entrée en vigueur du DR-CAFTA il y a deux ans, les bons résultats économiques ne sont pas au rendez-vous. En contradiction avec les promesses des apologistes de l’entente, la balance commerciale pour les pays centroaméricains, tout comme les exportations vers les Etats-Unis, auraient diminué depuis son entrée en vigueur. De plus, les investissements promis dans le secteur productif n’ont pas atteints les sommes escomptées, et ils ont été en fait des rachats d’entreprises, notamment dans le secteur financier. Ainsi, les investissements n’ont pas créés de nouveaux emplois, et le chômage aurait augmenté dans la région.

Ainsi, pour les signataires du communiqué de la manifestation, l’Europe, à l’aide de l’AdA, cherche à répéter la situation coloniale qui existait il y a… 500 ans.


Voir en ligne : www.alternatives.ca