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MAROC

Liberté pour les détenus politiques

Jeudi 7 février 2008, par Attadamoun (journal de l’Association marocaine des droits de l’homme (AMDH)

L’Association Marocaine des Droits Humains (AMDH) a décidé d’organiser une semaine nationale d’action sous le mot d’ordre : « Liberté pour les détenus de l’AMDH et pour tous les prisonniers politiques » durant la période allant du 13 au 19 février 2008.

Cette campagne vise d’abord à renforcer la pression pour obtenir la libération des huit détenus du premier mai, tous membres de l’AMDH, et l’acquittement de 13 autres membres de l’AMDH en liberté provisoire qui sont soit en attente du procès (les 3 de Sefrou) ou ont été condamnés et attendent le verdict en cassation (les 9 de Béni Mellal) ; le 13ème, membre de la section de Midelt, peut être incarcéré d’un instant à l’autre, puisque son jugement en cassation vient d’être rejeté alors qu’il a été condamné à une année de prison ferme pour atteinte lui aussi aux « valeurs sacrées du royaume ».

La campagne vise également à obtenir la libération du reliquat des anciens prisonniers politiques de l’époque hassanienne, dont deux ont passé près d’un quart de siècle en prison, la libération et l’acquittement de l’ensemble des détenus en rapport avec les secousses sociales du 23 septembre 2007 à Sefrou et de janvier 2008 à Boumalne Dades, des détenus politiques sahraouis, de détenus étudiants, de détenus d’opinion injustement arrêtés et condamnés lors des campagnes antiterroristes et d’un certain nombre de citoyens victimes de la fameuse accusation d’atteinte aux valeurs sacrées du royaume ou d’accusations portant atteinte aux libertés individuelles.

Cette campagne qui sera organisée par l’AMDH en coopération avec l’Instance Nationale de Solidarité avec les Détenus du 1er Mai et avec ses partenaires démocrates aux niveaux interne et externe, central et local, comprendra des actions médiatiques et militantes : conférences, tables rondes, communiqués, pétitions, meetings, sit-in, grèves de la faim à l’extérieur et à l’intérieur des prisons, toute action légitime pouvant aboutir à la libération définitive des prisonniers politiques.

La détention politique, une des caractéristiques remarquables des années de plomb, a connu une régression significative à la fin du règne précédent ; mais elle a recouvert un nouveau souffle depuis 2003, ce qui confirme que notre Maroc est toujours sous l’emprise de l’Etat Makhzénien avec son corollaire une société des sujets, et qu’il n’a pas encore accédé aux normes de l’Etat de droit et de la société de citoyenneté ; accès impossible d’ailleurs, si nous n’arrivons pas à nous doter d’une constitution démocratique de par son élaboration, son contenu et son adoption.

Nous appelons donc tous les démocrates, femmes et hommes, à adhérer à la campagne pour la liberté et à assurer son succès, pas seulement pour que des citoyens emprisonnés injustement puissent recouvrir leur entière liberté, mais aussi pour avancer vers l’édification de l’Etat de Droit, de la société de citoyen(ne)s libres, égaux, solidaires, seul cadre à même de garantir le respect des droits humains dans leur universalité et leur globalité.

* Editorial de Attadamoun (Solidarité) journal de l’AMDH N° 118, Février 2008.