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Contresens N° 1 Abbas est légitime, pas le Hamas.
Si Abbas a été élu comme président, le Hamas, lui, a gagné les élections législatives et dispose d’une légitimité incontestable sortie des urnes.
Contresens N° 2 Le Hamas est l’auteur d’un coup d’état.
Non, le Hamas est le pouvoir légitime. Les combats à Gaza n’avaient pas pour objet de renverser Abbas, mais de se débarasser d’une faction para-militaire conduite par Mohammed Dahlan.
Contresens N° 3 Le Fatah offre une alternative viable au Hamas.
La défaite dans les urnes et sur le terrain révèle non seulement la corruption et le déclin du Fatah, mais aussi son échec politique.
Contresens N° 4 Abbas peut imposer ses vues.
Erreur de casting. Abbas est un homme sujet à l’indécision, recherchant en permanence le consensus. Le seul qui pourrait restaurer la crédibilité du Fatah c’est Marwan Barghouti, qui à l’heure actuelle purge une peine de prison à vie dans les geôles d’Israel.
Contresens N° 5 : Le Fatah contrôle la Cisjordanie.
A la différence de Gaza la Cisjordanie est occupée. Si l’appareil militaire du Hamas y reste clandestin, les politiques contrôlent de nombreuses villes. Gaza ne représentant qu’un quart de l’électorat, la victoire du Hamas aux législatives est la preuve de son implantation en Cisjordanie.
Contresens N° 6 Israel peut renforcer Abbas
Abbas réclame en vain les seules mesures qui pourraient constituer une aide efficace : la libération des prisonniers détenus par israel (plus de 10 000) et la levée des barrages routiers.
Contresens N° 7 Si les palestiniens sont affamés ils en rendront le Hamas responsable.
Les palestiniens ne sont pas idiots, ils savent parfaitement qui est responsable de leur situation. Pratiquement la moitié des supporters du Fatah estiment que le Hamas a raison de ne pas reconnaitre Israel.
Contresens N° 8 Le Hamas est un groupe extrêmiste avec lequel on ne peut négocier.
Le Hamas est un groupe d’inspiration nationaliste, discipliné, et opposé à Al Qaida. Le Hamas propose de négocier est de respecter une trêve de longue durée.
Tony Karon est journaliste au Time, spécialiste du Moyen Orient.
