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ÉQUATEUR

Les Equatoriens approuvent à plus de 65% la nouvelle constitution pour « un socialisme du 21e siècle »

Mardi 30 septembre 2008, par Pierre BEAUDET

Quito - La réforme constitutionnelle promue par le gouvernement équatorien a été approuvée ce dimanche par référendum, obtenant entre 66.4 et 70 % des votes, selon deux enquêtes privées à la sortie des bureaux de vote et diffusées par la presse internationale ; les deux enquêtes coïncidaient en estimant à 25% le nombre de votes opposés.

Le Président de l’Equateur, Enrique CorreaL’agence Télam a rapporté que quelques minutes après 17 heures (heure locale), moment de la fin de la consultation, l’entreprise Cedatos a estimé le oui à 66.4% des votes tandis que la société SP faisait une estimation à 70%.

La décision des citoyens équatoriens ouvre la voie à la vingtième grande constitution dans l’histoire de l’Équateur, laquelle dans ce cas renforce le rôle de l’État dans l’économie, développe des mécanismes de participation directe et réserve au secteur d’Etat le contrôle des ressources naturelles.

Le texte soumis à l’avis des citoyens, proposé par le gouvernement et approuvé par l’Assemblée Constituante, conçoit la Grande charte [constitution] comme un instrument politique pour l’installation d’un nouveau modèle économique et d’un développement sous les règles du ainsi nommé « socialisme du siècle XXIe siècle ».

Cette constitution imposera aussi de convoquer de nouvelles élections législatives — le Congrès a été dissous il y a un mois — et présidentielles, où l’actuel président Rafaël Correa pourra être à nouveau candidat et espérer une réélection quatre années après, sans que l’on tienne compte de l’année et des 10 mois écoulés depuis qu’il dirige le gouvernement.

Dans ses premières déclarations après le referendum, Correa a célébré le résultat et a appelé à l’unité des équatoriens pour ratifier « la révolution des citoyens », sans « jamais plus » reculer. Visiblement ému, le mandataire a qualifié « d’assourdissante » l’approbation de la réforme et a dit aussi que « ce changement appartient à tous ».

« Je serai là tant que l’on aura besoin de moi et jusqu’à ce que quelqu’un prenne ma place dans la révolution des citoyens », a-t-il dit en faisant allusion à la réélection présidentielle que permet le texte constitutionnel approuvé aujourd’hui.

Avec ponctualité, le Tribunal Suprême Électoral (TSE) a considéré comme clôturée la journée électorale et dans une brève évaluation il a affirmé n’avoir pas enregistré de troubles qui assombriraient le processus électoral auquel pouvaient participer plus de 9.7 millions d’Equatoriens.

Des commentaires comparables ont été émis par les membres de différentes missions d’observateurs étrangers, qui présenteront leurs conclusions officielles les prochains jours mais qui pendant la journée avaient déjà fait connaître leur avis favorable quant à la normalité du processus.

Le chef de la délégation de l’OEA [Organisation des Etats d’Amérique], le Chilien Enrique Correa, a présenté la consultation comme « un vote normal, comme cela s’est produit dans les processus électoraux précédents en Équateur », lors d’une visite effectuée dans un bureau de vote de Quito.

« Nous avons trouvé une très bonne organisation ; il y a de plus grands développements techniques pour certifier l’authenticité des votes et assurer un examen minutieux », a ajouté cet officiel.

Il s’agissait aujourd’hui de la troisième consultation électorale en Équateur depuis que Correa a pris la responsabilité du gouvernement en janvier de l’année passée : la première a été la consultation populaire qui a décidé de la réforme constitutionnelle et la seconde celle qui a procédé à l’élection des membres de l’Assemblée Constituante.

Avec le slogan « Mille fois oui », le président Correa lui-même et ses ministres ont été les plus grands soutiens du projet de nouvelle Grande charte, approuvé aussi par plusieurs organisations en accord et rejeté par les partis plus traditionnels.

À l’impressionnante campagne menée depuis l’État, avant les 45 jours de campagne officielle, s’est ajouté l’appui du Mouvement Populaire Démocratique et des deux principales organisations indigènes, le parti Pachakutik et la Confédération des Nationalités Indigènes (Conaie), alliés du parti dirigeant Acuerdo Pais.

Le parti Roldosista de l’ancien président Abdala Bucaram avait également donné son appui.

Par contre, ont défendu le non le parti Social Populaire (de l’ex président Lucio Gutiérrez), le parti Social Chrétien (de l’ex mandataire Leon Febres Cordera) et l’Action Nationale pour la Rénovation Institutionnelle (PRIAN, du grand propriétaire Álvaro Noboa), ainsi que l’Union Démocrate Chrétienne (UDC).

Mais tous ces groupements ont fait campagne séparément, de sorte que la plus grande référence pour le rejet de la réforme a été, avec son propre petit parti, Jaime Nebot le maire de Guayaquil — la ville la moins pauvre du pays.

Quant à la Gauche Démocratique, elle avait laissé toute liberté de vote à ses affiliés.

28 septembre 2008 - ABI (Agencia Boliviana de Informacion) - Vous pouvez consulter cet article à :
http://abi.bo/index.php?i=noticias_...
Traduction de l’espagnol : Brisa Marina