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PALESTINE

Le menteur de Washington n’est pas le bienvenu

Mercredi 9 janvier 2008, par Khaled Amayreh

Le Président Bush, le menteur notoire de Washington, est sur le point de s’embarquer pour une visite de quatre jours au Moyen Orient, une région qui a terriblement souffert, et qui continue de souffrir des conséquences directes de sa politique stupide et criminelle.

Le but déclarée de la visite est de faire progresser les perspectives de paix entre un Israël manifestement insolent, dont les dirigeants sont convaincus que le lobby juif contrôle l’Amérique d’une côte à l’autre, et une Autorité Palestinienne pathétique qui ressemble de plus en plus au "judenrate" (1) juif, sous le régime nazi, pendant la 2ème guerre mondiale.

Cependant, on croit largement que le but réel derrière la visite est d’inciter, ou plus exactement de forcer les états arabes, en particulier dans la région du Golfe, à prendre une position plus hostile à l’égard de l’Iran, dans l’intérêt des intérêts israéliens et pour assurer la suprématie régionale militaire et stratégique d’Israël.

Bush sait très bien que beaucoup de gens de par le monde, y compris les régimes fantoches américains du monde arabe, ne sont plus décidés à lui donner le bénéfice du doute, du moins pour ce qui concerne le prétendu programme nucléaire militaire de l’Iran.

La publication récente à Washington du rapport des services secrets sur l’Iran, qui établit que le gouvernement iranien a en réalité mis fin au programme nucléaire non civil en 2003, a évidemment beaucoup embarrassé Bush et son administration, et a rendu furieux les cercles sionistes va-t-en guerre qui poussent Washington à envahir l’Iran, voire à l’atomiser.

De là la tentative actuelle de Bush de rétablir une coalition anti-Iran pour le compte d’Israël.

En Israël, Bush va essayer d’être plus sioniste qu’Herzl et plus Israélien qu’Olmert. Il va réitérer l’engagement américain "non négociable" pour la sécurité d’Israël, peu importe le nombre de nouvelles colonies pour Juifs exclusivement qu’il est en train ou envisage de construire en Cisjordanie (le Ministre israélien de la Défense refuse de diffuser un rapport confidentiel sur l’expansion des colonies de peur qu’il nuise à l’image d’Israël !!!).

Il va dire aux dirigeants israéliens que l’Amérique soutient à fond les demandes aux Palestiniens de reconnaître Israël comme "Etat juif", où les citoyens israéliens qui n’embrassent pas le judaïsme, c’est-à-dire les Chrétiens et les Musulmans, sont traités comme les enfants d’un moindre Dieu et même comme des citoyens temporaires parce qu’ils n’appartiennent pas à la "sainte tribu".

Il va aussi réaffirmer les promesses qu’il avait faites à l’ancien premier ministre israélien maintenant comateux Ariel Sharon qu’Israël pourra garder les principales colonies établies sur la terre palestinienne occupée depuis 1967. Et il est vraisemblable qu’il fera tout ça de façon plutôt nonchalante, les yeux grands ouverts et sans honte, comme si la Cisjordanie faisait partie de la propriété de la famille Bush au Texas.

Et, bien sûr, il n’oubliera pas de louer Israël pour avoir assassiné au moins 30 Palestiniens, et blessé de nombreux autres depuis le début de 2008… "parce qu’Israël a le droit de se défendre".

Depuis Jérusalem Ouest, Bush se rendra ensuite à Ramallah pour rencontrer les dirigeants de l’Autorité Palestinienne qui ne peuvent plus distinguer entre des postures vides et un engagement honnête, authentique pour la paix et la justice, basé sur la législation internationale.

Il va répéter comme un perroquet sa vision de deux états, la Palestine et Israël, vivant côte à côte, en paix. Bon, le Président n’est-il pas un visionnaire, après tout ? N’a-t-il pas clamé que le Seigneur lui avait dit de faire ce qu’il a fait en Irak et en Afghanistan ?

Le Président va aussi chercher à assurer Abbas et ses parasites carriéristes que l’Etat palestinien envisagé, ou état-croupion, va devenir "viable", mais sans leur dire ce que signifie "viabilité" en réalité.

Enfin, Bush ira à Bethléem pour une rencontre spirituelle avec l’aura de Jésus-Christ, alors qu’en fait, ses discours malfaisants depuis son arrivée malencontreuse à la Maison Blanche il y a sept ans constituent l’antithèse exacte de tout ce que Jésus a prêché. Le comportement et les actes de Bush sont un cancer sur la conscience de la Chrétienté.

Il ne fait pas de doutes que Jésus ne doit pas être fier de George Bush, tout comme Mohammed, le Prophète de l’Islam, ne doit pas être fier de ceux qui tuent des innocents au nom de l’Islam.

Au niveau de la rue, Bush va être accueilli comme le mérite tout menteur et tout criminel.

Ne parlons-nous pas d’un homme qui a, sur la base de mensonges, envahi, occupé et détruit deux nations souveraines, et tué ou causé la mort d’un million d’êtres humains ?

Ne parlons-nous pas d’un homme qui a créé des millions d’orphelins, de veuves et de gens endeuillés avec ses politiques atroces basées sur l’ignorance, le mensonge, la haine, le racisme et l’humeur belliqueuse ? Un homme qui a transformé les Etats-Unis en un Etat policier dont le nom est associé à la torture, à Guantanamo et à Abu Ghreib.

Bush est petit, mais très malfaisant. En 2006, lui et son administration ont poussé l’Autorité Palestinienne à organiser des élections générales dans l’espoir que les urnes produiraient un gouvernement collaborateur qui accueillerait les desseins et ambitions d’expansion territoriale d’Israël.

Toutefois, lorsque les masses palestiniennes l’ont déçu en choisissant un gouvernement national qui refusait de reconnaître l’occupant israélien et d’abandonner les droits palestiniens, Bush a rallié le monde entier contre le gouvernement qui venait d’être élu démocratiquement, poussant des milliers de Palestiniens innocents au bord de la pauvreté et de la famine.

En fin de compte, les politiques de Bush ont mené à une réelle implosion de la société palestinienne, sans précédent dans sa dureté depuis la Nakba ou catastrophe de 1948, lorsque des agents armés et financés par les USA ont cherché à décapiter le Hamas, forçant le Mouvement Islamique à bouter ces agents américains hors de la Bande de Gaza.

Alors Bush, un homme qui a la langue de Judas, le cœur d’Hitler et l’esprit d’un imbécile, a acquiescé au blocus que le régime judéo-nazi d’Israël a imposé à 1,5 millions de Gazans, dans le but évident de les pousser à se retourner contre le gouvernement dirigé par le Hamas.

C’est ce même Bush qui continue de parler de "paix" entre Israël et les Palestiniens, alors qu’il se tait devant l’expansion acharnée des colonies israéliennes qui défie toute ce qui a été dit lors de la récente conférence d’Annapolis, au Maryland.

Comment croire, ou même respecter, un tel homme ?

Comment n’importe quel Palestinien, Arabe ou Musulman dignes, ou même tout homme de conscience, pourrait-il accorder du respect à un tel homme ?

George Bush incarne la décadence morale de notre époque. C’est pour cette raison qu’il n’est pas le bienvenu sur cette terre.

(1) Pendant la Seconde Guerre mondiale, les Allemands créèrent des Judenräte (au singulier, Judenrat), c’est-à-dire des conseils juifs. Ces administrations municipales juives servaient à transmettre et à appliquer les ordres et les législations des nazis. Les membres des conseils juifs eurent aussi la charge de fournir des services communautaires de base à la population juive enfermée dans les ghettos. Ils étaient à la fois des courroies de transmission et des administrations complètes pour les Juifs, dont des unités de police.

Source : Palestine Info
Traduction : MR pour ISM