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Le Niger en crise

Vendredi 1er avril 2005, par Jean ZIGLER

La grève générale qui s’est dérulée au Niger durant les dernières semaines révèle l’ampleur d’une crise sans précédent dans ce pays sahélien. La malgestion du gouvernemetn, les interférences du FMI, les manipulations géopolitiques des puissances environnantes se conjuguent contre la population qui est sur le bord de la révolte.

Quelques notes sur le Niger

Misère et grandeur d’un pays sahélien

Au Niger, plus de 80 % de la population est touchée par l‘insécurité alimentaire et plus de 4,2 millions de personnes souffrent de malnutrition chronique. Mais c’est aussi ce pays qui abrite quelques-unes des plus remarquables civilisations de l’humanité : les Songhais, les Djermas, les Hausas, les Touaregs et les Peuls, dont la richesse initiale s’est fondée sur l’importance du commerce transsaharien en caravanes. Les habitants du Niger sont des hommes et des femmes d’une grande dignité, courageux et travailleurs. Toutefois, comme d’autres pays du Sahel, le Niger a subi une crise économique et environnementale quasiment ininterrompue pendant une bonne partie du XXe siècle. Depuis les années 70, la sécheresse et la famine sont devenues plus sévères. Non seulement le climat du Niger est dur et impitoyable, mais la situation internationale ne favorise pas des solutions aux problèmes fondamentaux du Sahel.

La famine

L’an 2000 a été marqué par la pire récolte depuis la grande famine de 1984, qui a conduit à la famine au cours des mois suivants. Les stocks alimentaires (notamment de mil, l’aliment de base) sont tombés à des niveaux critiques dans tout le pays, tant dans les régions qui ont traditionnellement un surplus alimentaire que dans ceux qui ont souvent un déficit. Cette situation a incité à la spéculation les négociants en grain qui constituaient des stocks afin de faire monter les prix. De fortes hausses des prix (doublement ou triplement du prix normal du sac de mil) ont rendu très difficile la situation des agriculteurs et pasteurs pauvres et démunis d’argent pour acheter des aliments. Les personnes déplacées par la famine quittent les zones rurales. Dans la presse abondent les articles selon lesquels des personnes affamées en sont réduites à démolir des termitières afin de s’emparer du mil des insectes. Le Gouvernement a reconnu publiquement un déficit alimentaire de 160 000 tonnes pendant l’exercice 2000/2001 et a lancé à la communauté internationale un appel lui demandant de l’aider à combler ce déficit. En coopération avec les donateurs, le Gouvernement a lancé un important programme basé sur la vente d’aliments de base à des prix modérés (« Programme de vente à prix modérés »). Dans le cadre de ce programme, le Gouvernement achete aux marchands de céréales des aliments qui étaient revendus en petites quantités aux personnes les plus pauvres et vulnérables à des prix modérés et subventionnés. Durant 2002, les récoltes ont été meilleures, ce qui écarte, à court terme au moins les risques de famine.

Crise structurelle

Le Niger souffre néanmoins d’insécurité alimentaire et nutritionnelle chronique. L’insécurité alimentaire, la faim et la malnutrition sont étroitement liées à la pauvreté qui accentue la vulnérabilité aux crises alimentaires. Le Niger est un pays vaste et enclavé de 1,2 million de km2. Une grande partie de son territoire est occupée par le désert ou des zones semi-arides, 3 % seulement des terres étant cultivables. Le Niger est le deuxième pays le plus pauvre du monde selon l’indice de développement humain du PNUD dans lequel il dépasse à peine la Sierra Leone, et il ne fait que s’appauvrir. Sur une population totale d’environ 11 millions d’habitants, 4,2 millions de personnes souffrent de malnutrition chronique, 80 % d’insécurité alimentaire et 61 % vivent dans la misère. Près de 50 % des enfants nigériens souffrent d’insuffisance pondérale et près d’un enfant sur trois souffre de malnutrition chronique. Le taux de mortalité des enfants âgés de moins de 5 ans est de 28 %, soit le troisième taux le plus élevé du monde. Ce chiffre terrible signifie qu’un enfant sur quatre meurt avant l’âge de 5 ans.

Menaces contre la santé

Les carences en micronutriments, spécialement en vitamine A, en fer et en iode, ont des conséquences sérieuses sur la croissance et le potentiel des enfants, des femmes et des hommes. D’après une étude statistique gouvernementale de la situation nutritionnelle de la population, la malnutrition a augmenté entre 1992 et 1998, en particulier dans le département de Maradi. La prévalence moyenne de l’hypovitaminose A est de 2,6 % parmi les enfants [chiffre beaucoup plus élevé que le seuil de 1 % recommandé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS)] et la prévalence de la cécité est de 2,2 %. Les zones rurales sont particulièrement touchées par la malnutrition grave qui y est deux fois plus élevée que dans les zones urbaines. La santé et l’éducation restent des domaines problématiques ñ 85 % des habitants sont analphabètes, chiffre qui occulte la disparité considérable entre les sexes sachant que 92 % des femmes sont analphabètes contre 77 % des hommes. Il existe également des disparités sexospécifiques en matière d’accès et de droits des femmes à la nourriture et à l’eau. Concernant l’accès à l’eau, le Ministère des ressources en eau a informé le Rapporteur spécial que 52 % des habitants des zones urbaines et 90 % de ceux des zones rurales n’avaient pas accès à une eau traitée.

Le problème rural

La grande majorité des habitants du Niger sont tributaires de la terre pour assurer leur survie. Quatre Nigériens sur cinq vivent dans les zones rurales, les deux tiers dans la pauvreté absolue. La plupart des habitants vivotent péniblement comme agriculteurs ou pasteurs (ou en combinant ces deux états) en produisant le minimum vital, existence entrecoupée de longues périodes de migration vers les pays voisins à la recherche d’un emploi rémunéré. La sécurité alimentaire est étroitement liée à l’agriculture qui fournit aux habitants l’essentiel de leur nourriture, de leurs revenus et de leurs emplois. La vie et la sécurité alimentaire sont tributaires des pluies qui sont irrégulières et imprévisibles et qui varient fortement d’une saison et d’une année à l’autre. Si elles n’arrivent pas ou si elles causent des inondations soudaines qui ravagent la nature, le Niger est alors menacé par la famine, la récolte de mil est perdue et les animaux meurent à cause du dessèchement des pâturages. Deux grandes sécheresses se sont produites au cours des 30 dernières années, en 1973 et 1984. La plupart des habitants sont donc touchés par l’insécurité alimentaire, en particulier dans les zones rurales. Ils connaissent la faim saisonnière pendant la « période de soudure », entre juin et septembre précédant la récolte lorsque celle de l’année précédente est épuisée et que les prix des céréales sont au plus haut. La plupart des habitants n’ont pas une alimentation journalière adéquate en quantité et en qualité, ce qui cause l’arrêt du développement physique et mental, l’émaciation et une faible capacité de résistance aux maladies, en particulier chez les enfants. Enfin, la plupart des habitants du Niger sont à la merci de l’insécurité alimentaire qui peut conduire à une famine généralisée à la suite d’une catastrophe naturelle telle que la sécheresse, comme il s’en produit fréquemment. La plupart souffrent également de l’insécurité nutritionnelle, à cause des carences nutritionnelles, et d’une alimentation pauvre en fruits, en végétaux et en protéines, en particulier celle des plus pauvres. C’est la combinaison de ces différentes formes d’insécurité alimentaire et nutritionnelle qui cause la malnutrition chronique et l’insécurité alimentaire dans l’ensemble du Niger.

Réponses paysannes

Les méthodes traditionnelles de lutte contre les effets de la famine consistaient, pour les agriculteurs, à pratiquer la jachère, et pour les pasteurs, le nomadisme. Toutefois, il est devenu de plus en plus difficile de respecter de telles pratiques en raison de la désertification, de la diminution des rendements, de l’accroissement de la population et de politiques précédentes de sédentarisation et des restrictions imposées à la mobilité des pasteurs. Traditionnellement, l’accroissement de la production agricole s’est appuyé sur des méthodes extensives plutôt qu’intensives qui consistaient notamment à augmenter les superficies cultivées au lieu d’utiliser des engrais et des intrants à haut rendement, politique liée en grande partie à la pauvreté et aux risques climatiques. Toutefois, étant donné l’accroissement de la population, il devient encore plus difficile d’augmenter les superficies cultivées, et la pénurie de terres et les conflits fonciers ont favorisé les violences entre les agriculteurs et entre ces derniers et les pasteurs. Par suite de l’extension de l’agriculture à des terres peu fertiles, phénomène combiné aux effets de la dégradation des terres et l’appauvrissement des sols, les rendements agricoles ont baissé. Les récoltes de céréales ayant diminué, les familles paysannes ont été privées de leur mécanisme historique de survie qui consistait à stocker des grains pendant les années de bonne récolte afin de tenir pendant les mauvaises. Aujourd’hui, pendant les années où les pluies sont rares, elles sont forcées d’acheter des céréales sur un marché où les prix augmentent quand l’offre diminue, à cause en partie, de la spéculation. Disposant de peu de cultures commerciales, de nombreux agriculteurs se voient forcés de vendre leurs produites vivriers pour avoir de l’argent afin d’acheter des produits essentiels, ce qui leur laisse moins de nourriture pour leur famille.

Tensions entre agriculteurs et éleveurs

Le niveau de vulnérabilité diffère d’une région à une autre et selon les modes de production. Le mode de production agricole est dicté par l’importance de la pluviosité. La majorité de la population vit dans la vallée du Niger dans le sud-ouest et au long de la frontière Niger-Nigéria où les pluies sont généralement juste suffisantes pour permettre la pratique de l’agriculture. Plus au nord, le climat devient plus sec puis aride dans le désert du Sahara. Cette zone n’est pas cultivable et ne convient guère, en grande partie, qu’à la pratique du pastoralisme (élevage). L’agriculture souffre principalement du manque d’eau mais aussi de l’appauvrissement progressif des sols et de la désertification, des inondations soudaines, des parasites, des plantes adventices (notamment les jacinthes des eaux du Niger qui étouffent les plants de riz), du prix élevé des entrants importés, du manque de routes et de marchés, de l’accroissement de la population et de la grande pauvreté. Les agriculteurs et les pasteurs luttent pour se procurer un minimum vital. L’émigration saisonnière ou permanente vers les pays voisins, en particulier la Côte d’Ivoire, le Bénin et le Nigéria, est causée directement par l’insécurité alimentaire au Niger. Seule une partie infime de la population du Niger a accès à des emplois rémunérés dans le pays en raison du faible niveau de développement, de l’absence d’industries, de la petitesse du marché national et du manque de ressources pouvant être investies dans l’économie.

Fragilité économique et politique

Depuis la fin d’une brève flambée des cours de l’uranium dans les années 70, l’économie du Niger repose largement sur l’agriculture pluviale de subsistance (15 % seulement de la production agricole est commercialisée). Ses désavantages naturels conjugués à l’absence d’une infrastructure de transport adéquate et d’une desserte ferroviaire vers les ports maritimes situés à plus de 1 000 km de distance font augmenter le prix des importations et des exportations. Comme d’autres pays du Sahel, le Niger connaît une crise économique et environnementale qui n’a connu que de brèves interruptions depuis ces 30 dernières années. L’effondrement des cours de l’uranium dans les années 80 a créé une dette considérable et, depuis les années 70, les sécheresses et les famines récurrentes sont devenues encore plus dures. De fréquentes sécheresses ont augmenté la fragilité de l’économie et des paysages. Quoique la découverte de quelques gisements d’or et de pétrole dans les années 90 ait ranimé les espérances économiques, l’exploitation de ces ressources ne s’est pas avérée suffisamment viable pour apporter des ressources financières suffisantes au Gouvernement. Des troubles sociaux, notamment les rébellions touareg et toubou, et l’instabilité politique qui règne, depuis 1989, marquée notamment par deux coups d’État qui, en 1996 et 1999, ont interrompu la transition démocratique de rupture avec le régime militaire, ont aggravé ces problèmes économiques. La démocratie est aujourd’hui plus forte mais la cohabitation entre les diverses forces politiques reste fragile et la présence de l’armée persiste en arrière-plan. La pauvreté extrême et la situation alimentaire précaire constituent un facteur d’instabilité sociale et de renforcement de l’intégrisme islamique croissant. Toutefois, la transition vers la démocratie et la naissance d’une société civile au début des années 90 constituent des faits nouveaux extrêmement importants pour les droits de l’homme.

Montée de l’intégrisme

Parallèlement à l’aggravation de la pauvreté et des tensions sociales, on constate une montée inquiétante du fondamentalisme islamique. Islamisé depuis longtemps et musulman à 95 %, le Niger est un État laïque qui se caractérise par un islam moderne et généralement tolérant. Les islamistes étendent toutefois leur influence, ce qui a des effets négatifs, par exemple sur le plan de la discrimination à l’égard des femmes. Des tensions patentes existent entre les principes traditionnels islamiques et les normes internationales en matière de droits de l’homme - comme on s’accorde à le reconnaître partout dans le monde. Les pratiques traditionnelles telles que la répudiation unilatérale ou le divorce à la demande de l’époux, la polygamie et le mariage des enfants, persistent au Niger alors que nombre d’autres pays musulmans ont désavoué ces pratiques et entrepris des réformes juridiques.

Dette et néolibéralisme : le cercle vicieux

S’agissant des obstacles exogènes, le Niger est accablé par une lourde dette extérieure qui grève sérieusement les ressources susceptibles d’être affectées aux services sociaux, notamment au maintien de la sécurité alimentaire. Lors de la flambée du prix de l’uranium, dans les années 70, le Gouvernement a beaucoup emprunté, principalement pour investir dans les infrastructures et le secteur minier. Une partie importante des investissements publics que le pays a été encouragé à effectuer durant cette période a été financée par l’emprunt et le Niger est, depuis lors, piégé par sa dette. Au milieu des années 80 et 90, le service de la dette du Niger représentait quasiment la moitié de ses recettes totales. En janvier 1994, le franc CFA a été dévalué, ce qui a eu pour effet de doubler en une nuit le montant en dollars de la dette extérieure du Niger, qui atteint actuellement 1,62 milliard de dollars. Le Niger remplit maintenant les conditions requises pour bénéficier de l’Initiative en faveur des pays pauvres très endettés et pourrait bénéficier d’un programme d’allégement de la dette à hauteur de 860 millions de dollars, sous certaines conditions, notamment une réduction du budget alloué au traitement des fonctionnaires de l’État, la privatisation d’autres services publics et la réduction du nombre de fonctionnaires employés dans le secteur de l’éducation. Or, ces mesures auront un coût social très élevé car le Niger est un pays dans lequel le service public est pratiquement le seul employeur et qui, même après 15 années d’ajustement structurel, n’est pas parvenu à se doter d’un secteur privé dynamique. Des coupes supplémentaires dans le secteur éducatif ne feront que marginaliser davantage un pays comme le Niger, où l’analphabétisme atteint un niveau record (92 % des femmes et 77 % des hommes - y compris nombre de personnes employées aux plus bas échelons de l’administration publique).

Les impacts négatifs de l’ajustement structurel

Le Niger est un pays extrêmement pauvre auquel le FMI continue pourtant à imposer une politique d’ajustement structurel draconienne. Le pays dispose de très peu de marge de manúuvre compte tenu des contraintes que lui imposent tant le FMI que la Banque mondiale. Tout apport financier des donateurs, notamment les fonds au titre de l’aide alimentaire en cas de famine, est assujetti à l’existence d’un accord entre le Gouvernement nigérien et les institutions de Bretton Woods. Le principal obstacle à la sécurité alimentaire du Niger est par conséquent la difficulté qu’il éprouve à mobiliser des fonds.

Parallèlement, le FMI impose un programme d’ajustement draconien au secteur agricole. Le Niger possède 20 millions de bovins, d’ovins et de chameaux, qui sont depuis toujours très recherchés et exportés en grand nombre. Le cheptel constitue une source de revenu essentielle pour des millions de nomades et de paysans. Or la privatisation de l’Office national vétérinaire a eu des conséquences désastreuses : les nomades et les paysans n’ont pas les moyens de payer les prix que demandent les commerçants privés pour les vaccins, médicaments et vitamines. Des assistants vétérinaires continuent à exercer mais ils sont loin de répondre à tous les besoins et les éleveurs doivent non seulement régler leurs services mais aussi leurs frais de transport, extrêmement élevés compte tenu des aléas du réseau des transports nigérien. Le secteur transport de l’Office national des produits vivriers du Niger (ONPVN) est à présent lui aussi menacé de privatisation, ce qui risque également de se révéler désastreux. L’ONPVN possède une flotte de camions qui assure le transport d’urgence des semences et des secours alimentaires en période de famine. Or, une fois privatisées, les sociétés de transport qui obéissent à la logique du marché, ne s’aventureront pas sur les pistes des zones reculées. Résultat : beaucoup de villages risquent de ne plus être approvisionnés. Dernier exemple : en vertu de l’ajustement, il n’y a plus de laboratoire central en mesure de délivrer les certificats de non-contamination, documents exigés par les règles de l’OMC. En l’absence de certificats, les acheteurs offrent un moindre prix aux éleveurs et aux agriculteurs pour leurs animaux sur le marché, ce qui appauvrit davantage ces derniers.

La libéralisation économique n’a pas aidé

L’échec de l’émergence d’un secteur privé dynamique au Niger montre les limites des politiques de stabilisation économique et d’ajustement structurel. Les mesures d’ajustement ont moins visé à stimuler la croissance d’un secteur capitaliste privé national qu’à réduire le secteur public. C’est pourquoi cette politique a eu plus d’effets négatifs que positifs. Le désengagement de l’État, requis par les programmes d’ajustement et d’austérité, s’est fait au détriment d’avancées dans le domaine social, notamment dans les secteurs de la santé, de l’éducation et de la sécurité alimentaire. Il est urgent d’approfondir la réflexion sur le rôle économique de l’État dans une économie aussi sous-développée. En l’absence d’infrastructures, il est peu probable que la libéralisation économique permette de générer une croissance appréciable. La libéralisation économique n’a guère permis au Niger de s’intégrer davantage à l’économie mondiale, en raison pour une part, du coût élevé des transports et de la faible capacité de production du pays et pour une autre, du fait que les seuls produits d’exportation du Niger sont l’uranium et les denrées agricoles - même si ces produits constituent des sources importantes de revenus. La dévaluation du franc CFA n’a pas contribué à favoriser les exportations du Niger car ses principaux partenaires commerciaux appartiennent à la zone franc CFA. Le gros des exportations du Niger à destination de son riche voisin, le Nigéria, est le fait du secteur non structuré. Exclu de fait des marchés internationaux, le Niger dispose de très peu d’options en raison de la petitesse de son marché intérieur, du caractère rudimentaire de ses infrastructures et du coût élevé des transports. Très peu des biens susceptibles d’être produits au Niger présentent « un avantage comparatif », d’autant que le pays est soumis à beaucoup plus de contraintes que ses voisins proches.


Extraits du Rapport soumis à la Commission des droits de l’homme de l’ONU par le Rapporteur spécial sur le droit à l’alimentation, Jean Ziegler, en octobre 2001.