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Histoire d’une nouvelle qui n’en est pas une : « Obama suspend les sanctions contre Cuba »

Mercredi 22 juillet 2009, par Pascual SERRANO

18 juillet 2009

Hier ce message urgent a commencé à circuler sur les télétypes : le Président Obama suspend pour six mois la loi sur les sanctions contre Cuba.

Washington, 15 juillet (EFE).- Le président Barack Obama a informé le Congrès qu’il suspendra, à partir du 1er août et ce pour six mois, l’application de la loi Helms-Burton, de 1996, qui établissait des sanctions contre Cuba, a annoncé aujourd’hui la Maison Blanche (EFE).

L’information n’a pas tardé à être reprise par les grands médias avec des titres du genre : « Obama va suspendre une partie de la loi Helm-Burton pendant six mois »… Ceux qui se seraient contentés de lire les grands titres continueraient à ignorer qu’il n’y a en fait aucune nouveauté vu que [la partie de] la loi dont on annonce la suspension n’a jamais été appliquée. Il s’agit de la section III de la loi Helms-Burton, qui permettrait à une entreprise états-unienne de porter plainte contre ceux qui utiliseraient ce qu’elle considérerait comme des propriétés nationalisées après la Révolution cubaine. La loi en question, qui a pris le nom de ses principaux promoteurs, les sénateurs Jesse Helms et Dan Burton, a été approuvée en 1996 sous le gouvernement de Bill Clinton après que deux petits avions privés qui avaient violé l’espace aérien de l’île aient été abattus par les Forces Aériennes Cubaines. La section III causait trop de problèmes au gouvernement des Etats-Unis par rapport à la communauté économique internationale en étant la partie la plus agressive contre les entreprises non états-uniennes, de sorte qu’elle fut très critiquée à l’extérieur. Les gouvernements du Canada et du Mexique promulguèrent des lois pour contrecarrer les effets de la Loi Helms-Burton, et l’Union Européenne déclara que les stipulations extraterritoriales qu’elle contenait ne pouvaient être appliquées dans l’U.E. A la suite de quoi Bill Clinton en personne suspendit la section III de la loi dès son approbation. Depuis lors, tous les présidents ont renouvelé la suspension, y compris George Bush qui le fit à seize reprises pendant ses huit ans de mandat.

Il en résulte que Barack Obama n’a pris aucune décision nouvelle. « L’info urgente » des agences aurait aussi bien pu être une annonce du genre : « Les Etats-Unis continuent à faire partie de l’ONU » ou « Cuba annonce que les Etats-Unis lui imposent un blocus ». Les seules nouvelles concrètes portant sur la politique d’Obama envers Cuba, c’est que l’actuelle administration états-unienne applique des sanctions pour de supposées violations du blocus contre Cuba à hauteur de quelques quatre cent mille dollars.

La semaine dernière, l’Office de Contrôle des Actifs Etrangers (OFAC) a imposé une amende de 128.550 dollars à la filiale nord-américaine Philips Electronics of North America Corporation pour des opérations d’achat/vente d’équipements médicaux réalisées avec l’île entre 2004 et 2006. La pénalité contre Philips, d’origine hollandaise, a été la plus importante imposée à des compagnies aux Etats-Unis pendant l’année fiscale 2009. Depuis qu’Obama a pris la présidence des Etats-Unis, un tiers de l’argent récolté par l’OFAC, selon le Département du Trésor lui-même, provient de sanctions appliquées à des entreprises nord-américaines pour de supposées violations du blocus contre Cuba.

Pascual SERRANO

ARTICLE ORIGINAL
http://www.rebelion.org/noticia.php?id=88712&titular=“ ;obama-suspende-las-sanciones-a-cuba”-

Trad. Annie Arroyo


Voir en ligne : http://www.legrandsoir.info/Histoir...