|  

Facebook
Twitter
Syndiquer tout le site

Accueil > français > Archives du site > L’arc des crises > Gaza dans le noir

PALESTINE

Gaza dans le noir

Jeudi 7 février 2008, par Adalah

À partir du jeudi, 7 Février, Israël pourra réduire sa fourniture en électricité qu’il vend à Gaza, dans le cadre des mesures punitives prises à l’encontre de la population civile de Gaza, avec l’approbation de la Cour suprême israélienne.

Les coupures d’électricité ont été autorisées la semaine dernière quand la Cour Suprême Israélienne a rejeté une pétition déposée par dix organisations de Défense des Droits de l’Homme israéliennes et palestiniennes qui contestait la diminution de l’approvisionnement en électricité et en carburant qu’Israël permet aux habitants de Gaza d’acheter.

Les groupes de défense des droits ont fait valoir que les diminutions prévues violaient le droit international, parce que cela nuit délibérément aux civils et les prive de l’énergie nécessaire pour faire fonctionner les services indispensables. La quasi-totalité de l’énergie de la Bande de Gaza de l’énergie est fournie par Israël, directement et indirectement.

Selon les organisations des droits de l’homme : « Ces nouvelles diminutions dans l’approvisionnement en électricité ne fera qu’exacerber les mesures punitives à l’encontre des civils dans la bande de Gaza, en violation du droit international. Les coupures de carburant et d’électricité qui sont déjà appliquées perturbent la capacité des habitants de la bande de Gaza à recevoir des soins médicaux, l’accès à l’eau potable, le pompage des eaux usées, le chauffage et l’électricité de leurs maisons et à vivre une vie normale - sans aucune raison valable de sécurité, mais plutôt pour exercer une pression politique. »

En ce qui concerne la décision du tribunal, les groupes de défense des droits de l’homme font remarquer : « La décision de la Cour Suprême israélienne crée un précédent dangereux. La décision ignore l’interdiction claire contenue dans le droit international de cibler délibérément des civils - et ne parvient pas à stopper les mesures punitives collectives prises par l’armée."

Les organisations de défense des droits de l’homme ont exprimé la crainte que la décision du tribunal indique une tendance de la Cour suprême israélienne à défendre plutôt que de réprimer les violations des droits de l’Homme de l’Etat.

"L’adoption sans aucune critique de la position de l’Etat par le tribunal, qu’il n’a qu’un minimum d’obligations envers les habitants de Gaza, viole les préceptes clairs du droit international, notamment le droit de l’occupation, et laisse les civils de la bande de Gaza vulnérables à l’adoption par l’armée de mesures restrictives", ont-ils déclaré

Selon un plan présenté à la cour, l’armée israélienne va réduire sa fourniture d’électricité de 5% sur trois des dix lignes électriques que l’Israël Electric Company fournit à la bande de Gaza.

Le 7 février, l’électricité fournie par la première ligne sera réduite de 5%. L’électricité fournie par les deux autres lignes sera réduite de 5% au cours des deux prochaines semaines. Au total, la bande de Gaza va subir une réduction de 1,5 mégawatt d’électricité vendue via le réseau électrique israélien.

Alors qu’ils condamnent la réduction programmée pour aujourd’hui de la vente d’électricité à Gaza par Israël, les organisations des droits de l’homme soulignent qu’Israël a déjà diminué l’approvisionnement en électricité de Gaza de 25 mégawatts et elle empêche la seule centrale électrique de Gaza d’acheter suffisamment de diesel industriel pour lui permettre de fonctionner à pleine capacité.

Aujourd’hui, la centrale électrique de Gaza produit seulement 55 mégawatts d’électricité, comparativement aux 80 mégawatts qu’elle est capable de produire, si elle était autorisée à obtenir plus de carburant.

Les diminutions dans la livraison de diesel industriel ont contribué à un déficit de 20% en électricité dans la bande de Gaza, ce qui a nécessité des coupures de courant tournantes qui ont perturbé le fonctionnement des hôpitaux, des stations d’épuration, des pompes à eau, et autres services indispensables.

L’accès à l’eau potable a été perturbé pour des dizaines de milliers d’habitants qui ne peuvent pas recevoir d’eau sans électricité. La station d’épuration de Gaza a, à plusieurs reprises, rejeté des millions de litres d’eaux usées non traitées dans la mer, faute d’électricité pour traiter les eaux usées.

Les habitants de Gaza subissent toujours des coupures de courant de 8 heures par jour en moyenne dans la plupart des régions de la bande de Gaza.

Les diminutions dans l’approvisionnement en essence ordinaire et en diesel ont perturbé les transports dans l’ensemble de la bande de Gaza et a causé des pénuries de carburant nécessaire au fonctionnement des générateurs de secours.

De manière significative, les réductions de fourniture en carburant et en électricité sont appliquées parallèlement à la fermeture des frontières de Gaza, ce qui empêche la circulation des biens et des personnes et renforce l’isolement et les difficultés imposées à la population civile de la bande de Gaza.

Le droit international interdit de punir les individus pour des actes qu’ils n’ont pas personnellement commis. Il interdit également le fait de prendre pour cible des civils.

En vertu du droit international, tous les États sont tenus de faciliter activement le passage de l’approvisionnement humanitaire aux civils.

Pour plus d’informations

Sarit Michaeli, Porte-parole de B’Tselem, 050-5387230.

Sari Bashi, Directeur de Gisha : 054-817-2103 ou 03-6244120.

Christine Khalil, contact d’Adalah pour les médias : 052-652-1111, ou 04-950-1610.


Voir en ligne : www.ism-suisse.org